Le forum du saxophone et des saxophonistes

Je me suis penché pendant des années sur la théorie et je suis capable d'expliquer les échanges modaux les plus complexes, les dominantes secondaires et les accords de suspension.

Mais cela ne m'a pas aidé du tout à improviser.

Depuis que j'ai abandonné la théorie et que j'essaie d'improviser à l'oreille – ce qui est frustrant et douloureux au début –, ça va beaucoup mieux.

Et je peux quand même continuer à jouer les nerds autour d'un verre et à fabuler sur le cluster lydien dans les structures supérieures.

Je le cite encore une fois bien que je n’ai pas aimé tant que ça ses disques (écouté 3 fois en concert, c’était mieux, plus relaxé):
Martial Solal : « tout contrôler dans le travail quotidien chez soi et tout laisser de côté sur scène  pour que la magie opère ».
Et l’interview de Joe Henderson a qque chose de rassurant.


Pmahieu :
« Chacun a son fonctionnement, nos cerveaux ne réagissent pas forcément de la même façon. »

Tout à fait d’accord avec toi, certains adorent les maths et les sciences d’autres les détestent. Idem pour les arts.
C’est ce qui rend notre pratique des saxs si passionnante !

Modes, gammes, analyses…

Plus humblement, c’est le timing et l’articulation que j’avais en tête.

Pourquoi Splanky de Neal Hefti, ça sonne Mère Denis quand c’est nous ou l’harmonie de Glaris qui joue, avec le score original sous les yeux ?

dexdex a écrit : ↑13 nov. 2025 10:28 Pourquoi Splanky de Neal Hefti, ça sonne Mère Denis quand c’est nous ou l’harmonie de Glaris qui joue , avec le score original sous les yeux ?

Parce qu'on a le score original sous le yeux, chef ?

Pour l'explication scientifique, si on met à part le talent, on est tous tributaires de l'empan mnémonique (ou mnésique, mais c'est plus drôle avec Monique). Il s'agit du nombre maximal d'unités d'information qui peuvent être maintenues en mémoire à court terme.
On n'est pas tous égaux : ce nombre d'unités est de 7 +/-2
Je suis convaincu qu'on arrive à tout utiliser en prestation publique d'harmonie (partoches, armures, renvois, chef qui gesticule des têtes...) à tel point qu'il ne reste plus de place pour "le truc en plus pour que ça sonne" *
Sûr qu'un vieux routier qui trace sa route aura plus de cases disponibles.

*test grandeur nature hier sur scène : notre "I will survive" d'harmonie n'a pas fait remuer Monique

OLIVIERMOJOSAX a écrit : ↑13 nov. 2025 10:00
Pmahieu :
« Chacun a son fonctionnement, nos cerveaux ne réagissent pas forcément de la même façon. »

Tout à fait d’accord avec toi, certains adorent les maths et les sciences d’autres les détestent. Idem pour les arts.
C’est ce qui rend notre pratique des saxs si passionnante !

c'est sûr, c'est mon côté "ancien prof de maths" qui doit ressurgir!!!

ficelle69 a écrit : ↑13 nov. 2025 15:28

Et ils ont tous la partition sous les yeux. On joue ce morceaux avec mon big band depuis des années et on en est très loin. La somme des individualités ne fait pas un big band...sauf quand chacun des musiciens est un jazzman accompli... peut être ?

Paul Heller au ténor, qui joue sur un Otto Link avec une ligature Selmer, pour répondre au questionnement d’un de nos collègues…
Je relevais l’excellence de son solo et de tout le band dans un autre fil.

dexdex a écrit : ↑14 nov. 2025 10:15 Paul Heller au ténor, qui joue sur un Otto Link avec une ligature Selmer, pour répondre au questionnement d’un de nos collègues…
Je relevais l’excellence de son solo et de tout le band dans un autre fil.

En passant, Splanky est entièrement ré-arrangé, plus rapide, dans une autre tonalité, et pourtant leurs phrasés sont au top. Zont écouté les anciens, ou pas ? Muskatnuss !

Tintin a écrit : ↑14 nov. 2025 08:37 Et ils ont tous la partition sous les yeux

J'ai eu l'occasion de poser la question à une soliste d'orchestre symphonique : elle m'a dit qu'à partir de la 2e ou 3e répétition, elle ne "lit" plus la partition, elle la connaît par cœur. Mais la partition reste.
J'imagine que c'est la même chose pour le big band : ils gardent la configuration du déchiffrage, parce qu'ils travaillent les morceaux sur la partition.
Inversement, quand on apprend les morceaux sans partition, c'est beaucoup plus facile de jouer sans. D'où l'intérêt d'écouter les anciens... sans partoche ?